vendredi 21 décembre 2007

TUNISIE : 1997-2007, dix ans de casinos.

Les casinos tunisiens fêtent en cette fin d’année 2007 leur première décennie d’existence. On imaginait un anniversaire festif avec dix bougies scintillantes perchées sur un gâteau subtil des fils Masmoudi. Il n’en est rien. L’activité ludique n’a pas résisté aux affaires en tout genre et le constat est alarmant. Nous avons demandé à Patrick Chos, ancien Directeur Général adjoint du Groupe Lucien Barrière Côte d’Azur et spécialiste des Casinos tunisiens, de faire un diagnostic sur les raisons de cet échec dans un premier temps, puis d’anticiper l’avenir des établissements de jeux tunisiens.


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Un bilan décevant :

C’est le 9 Octobre 1997 que le Groupe Lucien Barrière ouvre le premier casino de Tunisie dans le complexe hôtelier des Orangers, à Hammamet. En mai 1998, une soirée d’inauguration réunissant les plus grandes stars du show-business laisse présager un avenir florissant.

Quatre autres casinos empruntent le chemin tracé et ouvrent peu de temps après. Le Pasino à Djerba du Groupe Partouche, le Casino Caraïbes à Sousse, le Stardust à El Kantaoui et le Cleopatra à Hammamet. Pour des raisons administratives ces trois derniers établissements fermeront leurs portes après seulement un an d’exploitation.

En pleine restructuration, le Groupe Lucien Barrière cédera son établissement en 2000 à un Groupe italien « Les Grands Casinos de Tunisie ». Ce groupe, filiale de Astro Tourism, nourrit de réelles ambitions en matière de développement et projette d’ouvrir cinq nouveaux pôles de jeux, en cinq ans. Il inaugure le Casino Yasmine, à Hammamet, en 2003 et construit le casino d’El Kantaoui.

Une enquête de l’Office National du Tourisme Tunisien, l'ONTT, mettra à jour des manquements graves dans la gestion du groupe et les conclusions furent suffisamment alarmantes pour décider le Ministre de l’Intérieur à fermer en urgence, l’ensemble des établissements, en 2006 et 2007. Conjointement, un administrateur du Grand Casino d’Hammamet, remercié par le Groupe italien, ouvrira à l’intérieur de Carthageland à Hammamet Sud un Casino « La Medina », le 9 avril 2004.

Deux Groupes, qualifiés de russes par les autorités, se sont positionnés pour la reprise des deux établissements d’Hammamet. A ce jour sans succès. En ce mois de décembre 2007 deux casinos restent en activité en Tunisie, le Pasino à Djerba du Groupe Partouche et la Medina, à Hammamet dirigée par Raymond Matar.

Dix ans de tergiversation et de galère pour une activité qui avait l’ambition de participer au développement du tourisme tunisien. Est-elle irrémédiablement condamnée ?

Des perspectives encourageantes :

La Tunisie bénéficie d’une stabilité politique incontestable, due à un régime vigilant face à une éventuelle menace de groupes se réclamant de l’Islam. Elle a été l’un des premiers pays à saisir le phénomène terroriste dans toutes ces dimensions.

Sa croissance économique et son rayonnement international sont enfin reconnus par les investisseurs, et des projets pharaoniques sont signés chaque jour, aussi bien à Tunis, à Sousse, à Djerba, qu’à Tozeur.

« The city of the century », financée par Dubaï Holding, menée sur quinze ans, va faire émerger sur les berges du Lac Sud de Tunis, une cité futuriste, avec des quartiers résidentiels, des complexes hôteliers luxueux, des bâtiments pluridisciplinaires et des quais pouvant accueillir les plus grands yachts. Sama Dubaïa confèrera ainsi à Tunis, une dimension internationale et constituera un atout majeur pour les générations futures.


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« Tunis-Sports-City », financé par le Groupe Boukhater des Emirats Arabes Unis pour un montant de plus de 5 milliards de Dinars Tunisiens et démarré le 2 novembre dernier, projette de construire en moins de sept ans une ville des sports. A 10 km du centre de Tunis, elle va créer 40 000 emplois durables dans les hôtels, les commerces, les équipements sportifs et les bureaux…

Les autorités tunisiennes déploient actuellement des efforts considérables pour accompagner le démarrage de grands projets dans la capitale mais aussi dans tout le pays. Ces chantiers seront réalisés, selon le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, dans les délais impartis afin de ne pas perturber les objectifs du XIème plan de développement du pays, 2007- 2011.

De plus, l’économie tunisienne s’apprête à vivre un tournant de son histoire. À compter du 1er janvier 2008, le démantèlement total des droits de douane pour les produits industriels, prévu par l’accord d’association signé en 1995 avec l’Union européenne, sera effectif. De ce fait, la Tunisie sera le premier pays à intégrer une zone de libre-échange avec l’UE, son premier partenaire économique.

Afin de mieux accueillir les investisseurs étrangers, le Ministère du développement et de la coopération internationale a mis en place une agence de promotion de l’investissement extérieur : FIPA-TUNISIA, avec des bureaux à Paris, Bruxelles, Londres et Milan.

Cette conjoncture économique favorable peut-elle profiter aux casinos ?

Mis à part les Groupes Barrière et Partouche en 1997, aucun groupe sérieux, structuré et solide financièrement, n’a postulé pour se positionner sur ce secteur d’activité en Tunisie. Le Groupe Lucien Barrière, pour des raisons de stratégie, s’est recentré sur d’autres marchés et le Groupe Partouche continue à exploiter, sans problème, son établissement de Djerba depuis son ouverture. Les groupes de circonstance, souvent mal intentionnés, ont déserté le territoire et tout devient possible.

Avant l’arrivée des capitaux arabes, israéliens, chinois et indiens qui pourraient investir ce secteur d’ici peu, il y a incontestablement une place à prendre.

Le premier groupe européen sérieux qui ouvrira en Tunisie un vrai casino avec une volonté de pérenniser l’entreprise pourrait rafler la mise. Fort d’un premier succès, il obtiendra d’autres licences de jeux et se positionnera en leader de l’activité ludique.

Deux possibilités pour acquérir un Casino : louer un espace existant dans un complexe hôtelier ou acquérir un hôtel et y adjoindre une autorisation de jeu. La seconde solution est plus efficace car elle règle définitivement le problème entre le foncier et le fonds de commerce, souvent favorable, dans la jurisprudence tunisienne, au propriétaire des murs. Elle règle aussi l’irréalisme des exigences affichées en matière de location, par les propriétaires de murs hôteliers, étranglés par des remboursements de prêts largement accordés par les organismes bancaires.

La politique des Casinos sur ces dix dernières années a échoué, par amateurisme et laxisme. L’échec est partagé entre les opérateurs et les autorités de tutelle. La Réglementation des jeux tunisienne, qu’il faudra bien un jour finaliser, offre pourtant de nombreuses possibilités.

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Les « Slot Machines » n’ont pas à ce jour fait l’objet d’un encadrement indispensable et la prolifération d’appareils obsolètes est suspecte. Ainsi, il parait opportun que l’opérateur- investisseur qui aura la volonté de créer le premier Groupe de Casinos en Tunisie puisse être autorisé a détenir sa propre société de maintenance, par le biais d’une filiale. Cinq à six marques autorisées, avec du matériel neuf, et tout deviendrait plus clair.

Les hôtels et les centres de Thalassothérapie ont réalisé enfin les réhabilitations indispensables et offrent désormais des complexes suréquipés et luxueux. A l’identique du Maroc qui a pris une large avance, la destination Tunisie ne doit plus être bradée.

Pour cela, comme le suggère Ridha Lahmar dans « Réalités », il est souhaitable que les professionnels de l’hôtellerie tunisienne s’unissent face à des tours-opérateurs surpuissants et qu’ils cessent de condamner des velléités de braderie de prix, tout en les pratiquant sous la djellaba. Qu’ils acceptent enfin de mettre en place un code de déontologie.

- le port de El Kantaoui -

Les statistiques du tourisme, arrêtées au 10 octobre 2007, laissent apparaître une stagnation des recettes en dinars constants et des taux d’occupation, malgré la progression de la capacité d’hébergement. Le Ministre du Tourisme, M. Khalil Ladjimi, a annoncé le déblocage d’un budget de promotion important, destiné à redresser la situation des marchés en décroissance.

Ainsi la Tunisie s’ouvre à une nouvelle ère. Elle est en passe de gagner son pari industriel et son économie à forte croissance est porteuse d’espérance.

L’activité Casino peut contribuer à l’attractivité de la Tunisie et mérite mieux que ce qui a été fait durant cette décennie. Une large table ronde pourrait s’ouvrir paritairement, en vue de rédiger un ultime cahier des charges transparent, susceptible d’attirer un investisseur crédible.

"Il n’est plus temps de tisser la natte avant de construire la mosquée", il est temps de commencer par le commencement.

Source : Patrick Chos pour pariscotedazur.fr